Calamansi : un ami fidèle et généreux
Après le succès de son industrialisation en Floride qui en a vendu dans tous les USA, Israël, l’Andalousie et l’Italie le vendent à l’Europe entière comme agrume décoratif.
Rebaptisé « orange miniature », « orange d’appartement » il est réputé ne pas souffrir de l’air sec des hivers froids, résister à la vie en pot, fleurir et fructifier inlassablement. Il accepte d’être taillé, on en fait même des bonzaïs.
Dans la zone littorale de notre pays il faut le protéger des tempêtes d’hiver et des vents de l’Ocean qu’il n’aime pas (Citrus aurantium myrtifolia est bien mieux adapté pour vivre dehors, mais il n’est pas industrialisé).
Qui est-il ?
Le calamensi a changé de nom botanique, antiguement Citrus mitis ou microcarpa on l’appelle maintenant « X Citrofortunella ». X veut dire hybride. Hybride de kumquat et de mandarine : il a bien la vigueur des parents, il est dense, la fleur est petite, la peau du fruit se détache à maturité comme les mandarines d’Asie (Satsuma), il supporte des petits gels. Son fort est le parfum des fleurs, beaucoup plus diffusant que le kumquat.
Un calamansi parfume un balcon, tout un appartement, merveilleusement.
Aux Philipines, il a plusieurs noms, en langue Kapampangan on dit « Kalamundung ou kalamansi » (repris dans les langues d’occident) et aussi en anglais local « Philippine orange, ou Golden Lime ».
En langue bikol on dit “Lemonsito ou suwa », car il tient là bas la place des limes et des citrons chez nous.
En Malais on dit limau kesturi : citron musqué.
Qu’en faire ? Un ami.
Le calamansi peut vivre longtemps à vos côtés, en pot (alors il doit être greffé) ou en terre à partir des pépins mais attention c’est un champion de l’enracinement. Un ami facile s’il est régulièrement arrosé et fertilisé avec un engrais complet.
Il est peu sensible aux maladies ou à la pollution. Un ami généreux qui donne des fleurs parfumées toute l’année, un beau feuillage vert et des fruits bien utiles.
Les fruits.
Beaucoup de gens disent qu’il ne sont pas bons. Ceci est vrai à cause des traitements insecticides et fongicides qu’on applique aux arbres décoratifs. Mais si on traite l’arbre avec des produits admis en agriculture biologique (par exemple des extraits végétaux pour les pucerons et chenilles) alors le fruit est excellent.
Aux Philipines – sans doute son pays d’origine – il est cultivé pour la production de jus acide.
En climat équatorial on le récolte quand la peau est encore un peu verte. Le jus est moins aromatique dans les fruits murs, selon les variétés il peut être amer.
Le jus s’utilise comme celui des limes (avec le poisson, très bon dans les cocktails coco…en sirop, etc.) et la peau – sucrée comme celle du kumquat – dans les desserts.
Les pastels de nata au zeste de calamansi sont excellents.
Le Pestana Palace sert une glace au calamensi inoubliable.
En Malaise (où on les frit avec du curry) on dit que le jus de calamensi fait digérer : c’est une bonne habitude d’en presser un dans l’eau du repas quand on mange gras.
Les Philippins disent aussi que le jus de calamensi fait pousser les cheveux, ils s’en frictionnent la tête après le shampoing. Ils frottent la peau avec pour éliminer les démangeaisons.
Ce petit arbre est donc à lui seul une parfumerie, une épicerie, une pharmacie et une boutique de décoration.